L'Élanion blanc est un petit rapace des régions chaudes de l'Afrique subsaharienne, de l'Inde et de l'Asie du Sud-Est. Depuis les années 1970, après s'être implanté au Maroc, l'Élanion blanc colonise la péninsule ibérique (première reproduction en 1975 en Estrémadure) et gagne dans la décennie 1980 le Sud-Ouest de la France (Pyrénées-Atlantiques et Landes) où la première reproduction a lieu en 1990. Depuis, l'Élanion ne cesse d'étendre sa distribution sur le territoire national. C'est ainsi qu'il est apparu en 1998 sur le Causse Noir, près de Lanuéjols où un couple assure la première reproduction régionale de l'espèce (Malthieux & Eliotout 1999) : 1 adulte est observé le 02 juin de cette année-là sur le site puis, le 18 juin, la présence de 2 adultes laisse imaginer un couple... et c'est bien 4 poussins qui s'envoleront vers le 30 août ! L'habitat exploité par ce couple est une plaine cultivée sur le causse avec un piqueté buissonnant et quelques arbres dont l'un sera choisi pour l'établissement du nid. Notons que les parcelles environnantes sont criblées de trous de campagnols, Microtus arvalis très probablement au vu de l’habitat - une pâture très sèche -, et c'est sans doute l'abondance de cette espèce-proie qui a déterminé l'installation de ces oiseaux. A partir de cette date, l'espèce est ensuite assez régulièrement observée d'une année à l'autre, en général à l'unité : le 14 juillet 2001 sur la plaine de Chanet (Causse Méjean), le 07 septembre 2004 à Gally (Causse Méjean), le 30 mai 2012 entre Hures et Drigas toujours sur le Causse Méjean. En 2014, un couple a sans doute réussi une nichée au nord du massif du Goulet, 1 juvénile volant est observé le 31 juillet. En 2015, le 15 juin, 1 adulte est présent à Sauveterre (Causse de Sauveterre, Sainte-Énimie) et, cette même année, un couple réussi une nichée près du Massegros et tente une deuxième reproduction tardive qui avortera avec les frimas de novembre. L'année 2016 est marquée par la présence continue d'1 adulte à partir du 11 juillet sur le Causse de Sauveterre (Sainte-Énimie) puis de 2 adultes à partir du 27 août qui resteront sur site jusqu'au 16 septembre sans avoir réussi apparemment à se reproduire. Quatre contacts d'individus isolés en 2017 dont 1 au Tomple (Causse Méjean) le 12 mars. Pas de contact en 2018 mais de nouveau plusieurs observations en 2020, sur le Causse Méjean, plaine de Chanet le 16 juin, et le Causse de Sauveterre où un couple réussit de nouveau l'envol de 4 poussins aux Ayguières (commune de Chanac). Récemment, en 2021, 2 adultes sont notés sur Causse-Bégon (Causse Noir) le 16 juillet 2021 et un couple produit de nouveau une nichée à l'envol sur le secteur oriental du Causse de Sauveterre (près du Massegros en Lozère). Il est probable que l'espèce s'installera durablement à l'avenir sur la région et les secteurs caussenards du territoire du Parc national des Cévennes offrent des habitats très propices à une installation régulière de couples reproducteurs. Les explosions démographiques de rongeurs semblent exercer un attrait particulier sur cette espèce très mobile qui peut se déplacer au gré de cette ressource alimentaire.

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Falco caeruleus Desfontaines, 1789